ActualitésAnimaux domestiquesCombats de coqs, des ONG se mobilisent

Catherine Martin29 mai 20253 min

Samedi 31 mai 2025, à Saint-Martin-lez-Tatinghem, une manifestation unitaire aura lieu pour dénoncer les combats de coqs. Ces évènements bénéficie de la même exemption de poursuites pénales que la tenue de corridas par l’article 522-1 du Code pénal. Ces deux animaux sont victimes de la même disposition dérogatoire à des poursuites pénales pour sévices graves et actes de cruauté.

A l’instar de tous les domaines scientifiques, l’éthologie a opéré des avancées considérables. Cette discipline nous révèle des capacités intellectuelles aussi remarquables que surprenantes chez les gallinacés. Ils sont capables de penser, de tirer des conclusions et de planifier. Leur mode de communication est élaboré. Le groupe est pour ces animaux grégaires le fondement de leurs codes sociaux. Hiérarchisé, le groupe est le lieu où les individus vont se reconnaître et établir des liens forts. Outre leurs capacités intellectuelles attestées, poules et coqs sont mus par l’empathie. Ils sont à même de ressentir et d’avoir conscience de ce ressenti, tout comme de projeter ce dernier sur autrui. Un gallinacé souffre de la souffrance d’un autre que lui. Il s’agit d’une donnée essentielle. Ses capacités d’anticipation précédemment mentionnées lui permettent de donner l’alerte en cas de danger. Les coqs ont un rôle protecteur. Il leur incombe de préserver les autres membres. Or, les dangers sont légion, les prédateurs multiples : renards et rapaces sont leurs principaux ennemis. Il s’agit là d’un truisme ennuyeux à rappeler, si ce n’est qu’il induit une réalité occultée par les combats de coqs : ces animaux sont des proies.

Nous sommes ainsi loin de l’image véhiculée par les combats de coqs, selon laquelle cet animal ne serait au monde que pour combattre. Les combats de coqs peuvent se tenir dans le nord de la France ainsi que dans les départements et les régions d’outre-mer. Les coqs que l’homme destine à ces combats sont soigneusement sélectionnés. Leur aptitude à la vitesse et leur agressivité sont analysées pour être exacerbées. Afin de limiter les prises lors des combats, crêtes et barbillons sont tranchés. Elevés en autarcie, ils ne voient un autre coq que lors des combats au cours desquels une lame tranchante est fixée aux ergots. Les deux animaux sont placés face à face dans le gallodrome et des paris d’argent sont pris sur le vainqueur. Les blessures sont graves et souvent, la fin du combat est marquée par la mort de l’un des deux. Si toutefois les deux survivent, deux cas de figure se présentent. Soit les blessures sont trop importantes et les animaux sont achevés, soit ils peuvent être soignés et ils le sont effectivement… pour repartir vers d’autres combats.

Plusieurs ONG de défense des animaux s’unissent en faveur des coqs pour dire leur refus de la cruauté dont ils sont les victimes en amont et à l’occasion des combats. Moins spectaculaires que la corrida, traités de manière confidentielles chez les coqueleux (acteurs et organisateurs de combats de coqs), ces spectacles se perpétuent et c’est dans un silence relatif que les coqs endurent leur martyre. En outre, ils ont la malchance d’être plus éloignés de l’espèce humaine que ne l’est le taureau : ils ne sont pas des mammifères. Leurs souffrances sont cependant bien réelles. Le samedi 31 mai 2025, à Saint-Martin-lez-Tatinghem, nous vous invitons à vous solidariser de la mobilisation pour défendre les coqs.


Catherine Martin
Site Web |  Autres articles

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.