C‘est la cinquième année que je suis la chasse à courre aux cerfs en forêt d’Eawy, à l’est de Dieppe en Seine-Maritime. Cinq ans à dénoncer la cruauté et la barbarie d’une pratique d’un autre âge, d’un loisir sordide.
Mais d’abord, qu’est-ce que la chasse à courre ? C’est une chasse qui consiste à poursuivre un animal, un cerf, un renard, un sanglier ou autres, à cheval avec une meute de chiens. Lorsque le gibier, épuisé, est acculé, il est alors « servi », terme pour indiquer que sa gorge est tranchée à l’aide d’une dague. C’est un pur loisir car la bête morte ne peut pas être consommée. Elle a trop couru et a eu trop peur pour que la viande soit comestible. Elle est donc donnée aux chiens, c’est la curée.
La chasse à courre a une organisation extrêmement hiérarchisée, en fonction de la situation sociale de chacun. Les plus aisés, les plus nobles, sont auprès de la chasse. Les moins fortunés restent au pourtour de la parcelle. Il y a les veneurs, à cheval, qui font partie d’un équipage et payent une adhésion relativement importante pour cela. Il y a les suiveurs, certains à pied ou à vélo, mais la plupart en voiture, souvent un 4X4 très polluant. La France est l’un des derniers pays d’Europe et du monde à tolérer une telle activité.
Et puis, il y a les opposants à la chasse à courre, des lanceurs d’alerte, pacifiques et non violents, regroupés dans des collectifs. Leur but est de filmer les actions horribles pour les diffuser sur les réseaux sociaux et informer la population de ce qu’est réellement une chasse à courre. Ce sont des hommes et des femmes de tous âges, de tous horizons géographiques, des citadins comme des ruraux. Ils suivent la chasse sous les injures, les menaces et parfois les coups, mais ils sont là, toujours motivés pour la défense des animaux et de l’humanité.
“On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal… On a du cœur ou on n’en a pas“, disait Lamartine poète, romancier, dramaturge français, personnalité politique qui participa à la Révolution de février 1848. Défendre les animaux, c’est aussi défendre les hommes et les femmes de notre société. La chasse est l’exacerbation de la violence, de la cruauté, de la virilité mal placée. Il est facile de s’en rendre compte en observant le comportement des veneurs, hurlant sans raison, de cris roques et graves, après les chevaux et après les chiens, les fouettant à tout va. L’homme testostéroné à outrance est de sortie. Mais cette virilité et cette violence s’adresse aux plus faibles, aux plus vulnérables, aux pauvres animaux.
Mais comment ces gens se comportent-t-ils en société ? L’absence d’empathie et de compassion est la définition même du point de vue psychiatrique, de la perversité[1]. Charlotte Arnal, dans son ouvrage Émancipation animale ![2], explique : « Le lien est désormais scientifiquement établi : les violences faites aux animaux vont de pair avec les violences interpersonnelles et familiales. D’ailleurs, la maltraitance animale est un signal fort pouvant être utilisé dans la prédiction et la prévention de comportements violents en direction de l’humain. » L’auteur indique que la revue scientifique Research in Veterinary Science a recensé 96 publications sur ce thème depuis 1960. Dans 98 % des articles, une corrélation entre les violences envers des êtres humains et la maltraitance animale est relevée.
Alors, n’hésitez pas à aller dans les campagnes et les forêts, rejoindre des collectifs anti-chasse. Faites-le pour la nature, pour les animaux, pour vos proches, pour vos enfants, pour leur laisser un monde meilleur, moins violent. Ainsi, vous pourrez leur dire : j’ai agi pour que tu sois protégé de la folie des hommes.
[1] affairesfamiliales.wordpress.com/2011/11/05/introduction-a-la-perversion-narcissique/
[2] Émancipation animale ! Petit traité pour faire avancer le droit des animaux, Charlotte Arnal, Double ponctuation, mars 2022.
Photos : ©Bruno Hédouin
Jean-Marc Miquet
Défenseur de la cause animale en Seine Maritime au Havre.
4 commentaires
Gaston F.
20 novembre 2023 à 13h57
Jean_Marc …..
comment pouvez-vous dire autant d’absurdités, de mensonges dans chaque phrase! Avoir une opinion sur la chasse est une chose, raconter des co***ries en est une autre.
Puisque vous suivez la chasse à courre depuis 5 ans, vous savez très bien que c’est une chasse qui “colle” au plus près de la vie sauvage, de la prédation naturelle.
Quelle bassesse de colporter encore le cliché des notables; il n’y a pas plus inclusif comme chasse où les femmes sont bien représentées : du coup les voies rauques (a-u) et la testostérone, ça marche plus ;).
Et que dire de la soi-disant relation chasse-violences familiale, on touche le fond… Ou sont vos études “scientifique de militant”? encore des interprétations, des raccourcis.
à tout voire anthropiser, vous perdez toute objectivité, vous déformez la vraie nature des animaux.
La vie sauvage est belle comme elle est, ne l’humanisez pas. Vos sentiments, votre ressenti ne sont pas forcément ce qu’il y a de mieux pour la vie sauvage.
Irr
23 novembre 2023 à 18h54
Certains n’aiment pas la vérité pourtant c’est bien reconnu lorsque l’on est capable de faire souffrir un animal on peut faire de même aux humains soit on a un cœur tendre soit il est….noir ! Et ne venez pas me dire que la chasse à courre est près de la nature quand on peut maltraité un cheval avec des chiens sous aliments pourchassant un pauvre cerf jusqu’à sa mort il faut vraiment avoir la rage.
Gaston F.
27 novembre 2023 à 17h11
“c’est bien reconnu” : mais par qui? Quelle étude internationale l’a démontrée? scientifiquement bien sûr, pas par un militant anti-chasse….Ce que vous voulez faire passer pour vérité n’est que votre ressenti, forgé sur un monticule de mensonges, de propagande.
Il n’y a jamais de rage à la chasse, il y a un grand respect pour l’animal. Ce n’est pas un pauvre cerf, c’est un grand cerf, sauvage, rusé qui déjoue la chasse 4 fois sur 5 , comme lorsqu’il est attaqué par une meute de loup.
bruno hedouin
18 novembre 2023 à 15h42
c est super bien dit on continuera ensemble a denoncer cette barbarie