Vous est-il déjà arrivé de trouver un animal sauvage en détresse ? Un oisillon tombé du nid, un renard blessé au bord d’une route, un rapace attaqué par des corneilles ou encore un hérisson coincé dans un filet ?
Comment réagir dans ces cas-là ? Comment être le plus efficace et surtout ne pas empirer la situation ? Les centres de soin pour la faune sont là pour ça. Ils sont l’interlocuteur à contacter pour recevoir des conseils sur les premiers gestes que à effectuer avant de leur apporter l’animal pour qu’ils le prennent en charge pour la suite. Des soins professionnels seront alors administrés et si les blessures peuvent être soignées avec succès, l’animal sera ensuite réadapté dans des volières ou enclos adéquats et relâché dans la nature.
Un centre de soins qui vient en aide aux animaux sauvages en détresse
En Suisse, il existe plusieurs centres de soin de ce genre, dont, à Genève, le Centre de Réadaptation des Rapaces (CRR). Il s’agit du plus grand centre de réadaptation des rapaces de Suisse. Le CRR reçoit non seulement les rapaces et autres oiseaux de la faune sauvage, mais aussi tous les mammifères sauvages (hérissons, écureuils, renards, fouines, etc.) En effet, avec les années, les découvreurs ont amené des espèces de plus en plus diversifiées et l’équipe du CRR a donc adapté ses infrastructures pour pouvoir toutes les prendre en charge dans les meilleures conditions. Ainsi, en 2023, ce sont 1345 animaux qui ont trouvé du secours auprès de l’association. Depuis son ouverture, en 2010, le CRR a recueilli plus de 11 500 animaux !
Il s’agit tant d’animaux adultes blessés (attaques de prédateurs, chocs contre des véhicules ou baies vitrées, animaux pris au piège dans diverses infrastructures) ou malades, que d’animaux orphelins trop jeunes pour se débrouiller seuls. Ils sont alors élevés par des soigneurs, qui prennent un soin particulier à éviter l’imprégnation (habituation à l’être humain qui survient lorsque l’animal est trop souvent en contact avec celui-ci et qui modifie ses comportements naturels).
Au fil des années, l’équipe a donc fait face à toutes sortes de situations, des plus communes aux plus spectaculaires. On peut par exemple citer le cas de ce jeune écureuil quasiment paralysé de l’arrière-train et pour lequel les soins de mobilisation des articulations prodigués par l’ostéopathe animalière du CRR ont permis de retrouver entièrement sa mobilité. Il y a eu aussi ce vautour fauve soigné au centre de soins du Bois-du-Petit-Château (La Chaux-de-Fonds) qui est venu profiter de l’un des tunnels de vol de 50 mètres de long pour ses dernières semaines de réadaptation avant son relâcher. Ces infrastructures sont en effet très rares puisqu’il s’agit des tunnels de réadaptation au vol les plus grands de Suisse romande. De telles collaborations sont donc souvent établies avec les autres centres de soin environnants, afin que les animaux bénéficient des meilleures chances possibles de survie après leur relâcher. Enfin, le CRR intervient aussi dans des cas de maltraitance par l’humain, comme pour cette buse variable retrouvée au sol, incapable de voler, car quelqu’un avait eu l’ignoble idée de la capturer et de la peindre aux couleurs d’un perroquet ara. Par chance, elle n’a pas été intoxiquée, mais elle a dû passer une année en volière au CRR, le temps de faire une mue complète et de retrouver un plumage normal qui lui a permis de reprendre son envol.
Conseil et sensibilisation du public
Le CRR se donne aussi pour mission de sensibiliser le public aux problématiques qui touchent la faune sauvage car une meilleure connaissance générale des gestes à adopter pour favoriser et protéger la faune endémique est la clé pour préserver notre biodiversité. Les soigneurs restent donc joignables 7 jours sur 7, de 8h à 20h par téléphone pour procurer des conseils aux découvreurs d’animaux en détresse. Tout animal trouvé ne nécessite pas forcément une intervention et il vaut ainsi toujours mieux prendre conseil plutôt que risquer d’agir à tort.
En plus de ces conseils, une équipe de bénévoles est formée spécialement pour proposer des visites publiques du centre. Ainsi, des familles, des écoles, des clubs d’aînés ou d’autres groupes peuvent venir suivre l’une de ces visites guidées et apprendre comment fonctionne un centre de soin. La prévention étant primordiale pour protéger notre faune endémique, les thèmes tels que les gestes à faire pour préserver les habitats et les sources de nourriture dans son jardin ou pour réduire les dangers sont aussi abordés. Parmi les projets à moyen terme, l’équipe souhaite développer l’accueil des classes en créant des visites interactives adaptées à chaque tranche d’âge.
Des actions possibles grâce au soutien des bénévoles et des donateurs
Le CRR est régi par une association à but non lucratif et reconnue d’utilité publique, qui fonctionne principalement avec une équipe de bénévoles motivés, de personnes placées par l’Hospice Général ainsi que de stagiaires
Il travaille en collaboration avec d’autres centres de soin pour la faune sauvage, avec le CCO Genève (Centre de Coordination Ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris), ainsi qu’avec les services de l’Etat (gardes-faune, police, pompiers, etc.) qui lui amènent régulièrement les animaux pour lesquels ils ont dû intervenir.
Comme la plupart des associations à but non lucratif, ce sont les dons qui permettent au CRR de mener ses actions, puisque, les animaux sauvages n’appartenant à personne, il n’y a pas de propriétaires pour assumer les frais liés aux soins.
Pour soutenir ces actions, vous avez la possibilité de devenir membre (cotisation de 50 CHF par année) ou de faire un don symbolique. Pour une somme de 100 CHF par exemple, vous permettez de nourrir l’ensemble des pensionnaires pendant une journée. Pour 80 CHF, vous permettez d’acquérir tout le matériel et la nourriture nécessaires pour prendre soin de 1 mammifère, 2 rapaces ou 5 passereaux orphelins (en moyenne) ! Enfin, vous pouvez aussi décider de parrainer un animal en particulier. Toutes les informations sur les différentes manières de soutenir l’association se trouvent sur leur site Internet crr-geneve.ch dans la section « Nous aider ».
Virginie Rossier
Membre du Centre de Réadaptation des Rapaces