Bien que certains Roumains soient sensibilisés à la protection animale et s’efforcent de trouver des solutions, la situation des chiens errants en Roumanie est catastrophique. La stérilisation, unique moyen pour maîtriser le nombre de naissances, n’est toujours pas intégrée dans les mentalités roumaines. Sans aucune gestion de la population canine, le nombre de chiens explose. La seule solution adoptée par les mairies est de les capturer et les entasser dans des fourrières-mouroirs.
Les municipalités décident alors de leur sort. Après un délai de 14 jours pour laisser à leur éventuel propriétaire le temps de venir les chercher, le maire peut ordonner leur euthanasie ou leur accorder un délai.
Les associations étrangères ont la possibilité d’en réserver, de les faire préparer (stérilisation, vaccination, déparasitage) afin qu’ils puissent être rapatriés en vue d’adoption, de placement en famille d’accueil ou de prise en charge par des refuges partenaires. Une autre solution consiste à les mettre en pension en Roumanie en attendant une solution.
Après leurs réservations, les associations auront alors 30 jours pour sortir les chiens. Si ce délai n’est pas respecté, ils seront proposés à l’adoption locale ou carrément euthanasiés.
Après avoir été attrapés, sans douceur, à la perche, au lasso ou autres, les chiens sont entassés dans des camions et déversés dans des box.
Commence alors pour eux une interminable attente où ils vont devoir subir l’enfermement, le froid intense de l’hiver, la chaleur insupportable de l’été, la peur, l’inconfort des box, la promiscuité, les bagarres, le bruit incessant des autres chiens qui aboient, pleurent, gémissent. A la fourrière de Piatra Neamt, que nous suivons depuis de nombreuses années, les chiens sont nourris quotidiennement. Mais c’est la loi du plus fort devant la gamelle… les plus petits, les plus faibles, les timides ne mangent pas à leur faim.
Après avoir œuvré pendant de nombreuses années, au sein de différents associations qui organisent des rapatriements de chiens roumains, après nous être réjouies de ces vies sauvées, nous avons pris la décision de devenir « bénévoles indépendantes ».
Un rapatriement, c’est un camion de 20 à 30 chiens. Trente chiens qui vont enfin connaître le bonheur, l’amour d’une famille, la sérénité… Oui, mais c’est aussi une goutte d’eau dans la mer.
Combien de fois avons-nous pleuré en pensant à tous ceux qui restaient « là-bas ». Pour 30 chiens rentrés, 40 arrivent la semaine suivante. La fourrière de Piatra Neamt a une capacité de 450 chiens et elle est toujours surchargée !
Début décembre dernier, nous avons pris le parti de nous occuper des laissés-pour-compte, de tous ceux qui n’attirent personne parce qu’ils sont trop grands, trop vieux, trop craintifs, malades, pas dans les standards.
Certains anciens ont plus d’un an de box, leurs jours sont comptés.
Céline se rend sur place une fois par an. En octobre dernier, elle est restée trois semaines à la fourrière. Elle a pu non seulement apprendre à connaitre chacun des 450 chiens mais se faire reconnaitre d’eux. Ainsi, certains chiens, intouchables à son arrivée, venaient chercher un biscuit dans sa main par la suite.
Elle a ainsi répertorié chaque chien pour que l’équipe puisse le diffuser en indiquant son caractère et son comportement avec humains et congénères. Tous les chiens sont ainsi proposés, aucun n’est oublié !
Depuis notre « indépendance », 11 chiens ont ainsi pu être réservés par des associations partenaires et nous avons pu en placer 4 en pensions roumaines.
Nous avons aussi fait préparer certains chiens afin de faciliter leur réservation auprès d’associations.
Mais notre rôle ne s’arrête pas là ! Nous faisons vivre notre page Facebook et notre compte Instagram en les alimentant sans cesse de diffusions et nouvelles de chiens de la fourrière. Nous avons ouvert une cagnotte Leetchi et grâce à la confiance des nombreux abonnés et de leurs généreux dons, nous pouvons apporter des améliorations pour les animaux de la fourrière.
Ainsi nous aidons Claudia, une bénévole roumaine qui se rend fidèlement tous les dimanches à la fourrière pour nourrir les chiens. Elle donne de la pâtée aux chiots, aux femelles allaitantes, aux femelles gestantes, aux papis-mamies qui n’ont plus de dents. Grâce aux dons de notre cagnotte, elle peut acheter cette pâtée et des croquettes supplémentaires.
Nous allons faire livrer de nouvelles niches, car les niches actuelles n’ont plus de fond. Les chiens risquent de se blesser.
Nous voulons vermifuger les chiots, acheter de nouvelles gamelles…
Nous ne manquons pas d’idées et de projets pour améliorer le sort de « ceux qui restent ».
2 commentaires
Munoz
12 novembre 2024 à 17h28
Bonjour
Je suis tombée par hasard il y a quelques jours sur Des publications sur FB des conditions de vie effroyables sur les fourrieres et refuges en roumanie
Je viens à l’instant de voir que le maire avait refusé aux bénévoles de pietra Neamt de fournir de la paille pour les loulous car il ne souhaitait pas la changer…
J’ai lu votre récit sur votre visite à l’époque et j’avoue avoir été très choquée…triste…en colère…
Actuellement je suis les publications sur la fourriere de Mihailesti et nous sommes nombreux à souhaiter améliorer les conditions de détentions c’est à dire une niche….couvertures et /-ou paille..jouets …friandises….
Certains se proposent d’ouvrir une cagnotte en ligne etc…..
Le refuge dalina est pas mal débordé avec leur loulou …les visites à la fourrière….les demandes d”adoptions….et le 2eme rapatriement du mois de novembre .
Je vous avoue être paumée car nous ne savons pas qui contacter pour toute l’aide que nous souhaitons apporter aux loulous…
Vider les fourrieres en agrandissant les refuges via une collecte
Contacter lambassade de France de Roumanie?
Nous avons besoin d’être éclairé dans les futures démarches..
Merci par avance d’avoir pris le temps de me lire et toute aide serait la bienvenue…
Cordialement
Gille
5 juillet 2024 à 16h47
Bonjour. J’ai adopté Grey via Mukitza. Elle est arrivée le 10 février. Elle va très bien. Pas encore en totale confiance avec moi en progrès. En stress avec les “étrangers”. Elle va dans le jardin et Vient en promenade avec ma petite meute. Céline, comme vous l’avez vue plus d’une fois en fourriere, je présume que vous avez un certain attachement. Si vous voulez des photos et vidéos, vous pouvez me communiquer un numéro, WhatsApp car je n’ai oas Facebook. Mon numéro est le 0032 497 70 90 60. Bien à vous. Stéphanie Gille