Numéro 20Animaux domestiquesL’association des amis des chats, ACROmainville

Association ACROmainville15 juillet 20256 min

L’association des amis des chats, ACROmainville, a été fondée en avril 2020 sous l’impulsion d’une poignée d’amoureuses des chats, préoccupées par le sort des chats errants, armées de beaucoup de bonne volonté.

Après cinq années de vie, moultes péripéties, le bilan est plutôt positif.

Quotidiennement, plusieurs dizaines de chats sont nourris et surveillés sur le plan sanitaire par des bénévoles concernés. Des centaines de chats errants ont été trappés, identifiés et stérilisés. Cela signifie que la population féline locale est mieux connue et contenue.

Beaucoup de temps, d’énergie et de frustration pour quelques bonheurs, sans prix.

Cette année, à l’occasion de son quinquennat, ACROmainville affiche un bilan honorable. En effet, l’association, grâce à une présidence dynamique, a su se renouveler en s’ouvrant aux réseaux sociaux, en mettant en place une structure solide, en fédérant autour du projet de l’animal en ville des adhérents de tous horizons amenant chacun de nouvelles compétences.

L’association s’est donnée comme missions principales le trappage, l’identification et la stérilisation des chats errants afin de permettre, d’une part, la cohabitation entre l’homme et les chats libres et, d’autre part, de contribuer à la protection de la  biodiversité. De ces missions premières découlent d’autres indispensables et inhérentes à l’accomplissement des objectifs d’ACROmainville, à savoir, le nourrissage, le recours à des familles d’accueil et la pédagogie.

Toute action de sauvetage, d’aide aux chats commence par le trappage. Dès le début, conscientes de l’importance d’un cadre juridique, les fondatrices de l’association ont demandé, et obtenu, un arrêté de trappage signé de la main du maire autorisant les adhérents d’ACROmainville à trapper sur tout le périmètre de la ville, sans limite dans le temps.

Ensuite, l’animal trappé est confié aux bons soins d’un de nos trois vétérinaires partenaires qui procède alors à l’identification et à la stérilisation. L’identification confère un statut juridique au chat errant qui devient chat libre appartenant conjointement à la ville de Romainville et à l’association ACROmainville. Ces frais liés aux soins devront donc être pris en charge par les deux parties conformément à l’article L211-27 du Code rural et de la pêche maritime :
 « Il appartient au maire de faire procéder à la capture des chats non identifiés, sans propriétaire ou sans gardien, vivant en groupe dans des lieux publics de la commune, afin de faire procéder à leur stérilisation et à leur identification, préalablement à leur relâche dans ces mêmes lieux. Cette opération peut être confiée à une fondation ou une association de protection des animaux. »

La stérilisation, au-delà de la simple limitation des naissances, limite les comportements agressifs et la divagation, offre aux chats une vie plus longue, permet aux femelles de vivre plus sereinement dans les rues, évite l’arrivée de chatons toujours plus malades et faibles car les mères, peu et mal nourries, assurent de moins en moins bien, à chaque portée, une bonne santé à leurs petits.

Ces étapes passées, deux options s’offrent aux chats libres, soit, ils sont sauvages, de vrais matous des rues donc, ils sont remis sur le site de trappage pour continuer leur vie de chat en ville, soit, ils présentent une aptitude à la domestication ou sont très jeunes ils sont alors placés en famille d’accueil, suivant disponibilités en vue d’une adoption.

Evidemment, une fois relâchés, de nombreux chats libres choisissent de se ravitailler tous les jours sur l’un des points de nourrissage dont dispose l’association. La nourriture provient de dons et collectes en général. Des achats par l’association viennent compléter les gamelles suivant nécessité : nourriture spéciale chatons, nourriture spécialement conçue pour chats affaiblis.

Les familles d’accueil constituent également un relais indispensable pour proposer des chats à l’adoption. Ils préparent les chats à intégrer une vie de famille : tissage d’une relation de confiance, acquisition de la propreté, acclimatation aux bruits d’un foyer, acceptation des câlins, etc. C’est un travail de longue haleine pour lequel les familles d’accueil doivent s’adapter à chaque chat confié.

Enfin, un volet non négligeable du travail de l’association réside dans la pédagogie. En effet, parfois par méconnaissance, parfois par ignorance, la population peut mal agir envers les animaux. Alors, ACROmainville assure un standard téléphonique pour répondre aux questions, renseigner les gens et les bénévoles vont au contact de la population via collectes dans des supermarchés, forums des associations, etc.

Comme indiqué plus haut, les chats libres de la ville sont à la fois sous la responsabilité de l’association et de la commune. Or, cette dernière, en dépit de relances plusieurs fois répétées ne soutient pas ACROmainville en dehors de la subvention allouée à toute association basée dans la ville. Néanmoins, le travail accompli par les bénévoles fait partie en majorité des prérogatives des mairies. Que la ville ne puisse se donner les moyens pour répondre à la loi, au regard du contexte budgétaire actuel, est entendable. Son manque d’engagement et de soutien quant aux besoins financiers, matériels, juridiques et humains maintient l’association dans la précarité, néfaste pour les chats. En outre, face aux cas rencontrés, cas de conscience, difficultés juridiques, etc., l’association est confrontée à un isolement lourd à porter.

C’est pourquoi, ACROmainville souhaiterait voir l’émergence d’un relais inter associations traitant de l’animal en ville pour mutualiser les coûts, partager les expériences et les galères, trouver un soutien via des échanges avec d’autres, élaborer des stratégies. En somme, l’association prône la solidarité et la coopération qui pourraient se concrétiser via un site internet, des rencontres, des assises et surtout, pour éviter de travailler dans l’urgence.

Fifi, chatte des rues, présente un cas particulier qui recoupe plusieurs problématiques auxquelles l’association doit répondre le plus intelligemment possible pour le chat, comme sortir un chat de la rue, le sociabiliser, permettre l’intégration de chats soins dans des milieux hospitaliers, veiller à la solidité juridique des contrats y compris les potentiels recours ultérieurs et donner une nouvelle chance à un chat libre.

Fifi est née sur un terrain de l’association, sociable et câline, a été confiée, sur demande dans le cadre d’un projet d’un service gérontologie, à un hôpital. Les étapes accomplies (placement en famille d’accueil), elle a été adoptée par une référente de l’hôpital sous contrat d’engagement. Des bénévoles d’ACROmainville passaient une à deux fois par mois pour s’assurer du bien-être et de l’adaptation de Fifi. A la suite de travaux, Fifi a été déplacée dans un autre service sans que l’association soit tenue informée. Les bénévoles ont alors constaté une dégradation de ses conditions de vie. ACROmainville a alors proposé à l’hôpital de récupérer Fifi. S’est alors engagé un bras de fer avec l’administration de l’hôpital. Celle-ci ne prenant pas la mesure du mal-être de la chatte dans ce nouvel environnement, refusait le dialogue. Néanmoins, grâce à la fois au contrat d’adoption et au certificat d’engagement, l’administration s’est, après plusieurs mois de négociation, rangée à l’avis de l’association et a rendu Fifi. Un certificat de cession scelle cet accord.

L’état de Fifi, préoccupant, a nécessité de la placer dans une famille d’accueil avertie, prête à lui donner le temps, l’attention et l’amour nécessaires à sa reconstruction psychologique et physique. A l’issue de ce processus, Fifi a été adoptée par une famille formidable, à son écoute. Aujourd’hui, elle revit.

ACROmainville tire comme enseignement, qu’il vaut mieux dans ce cas de figure, pour le bien-être de l’animal conserver la propriété de l’animal afin de pouvoir agir et réagir suivant les circonstances en plus du suivi indispensable.

Après cinq années d’expérience, ACROmainville constate que le statut de l’animal dans la ville reste plus utopique que réel. C’est pourquoi, la création d’assises des associations liées au bien-être animal à l’échelle départementale offrirait un lieu d’échange, de partage, de réconfort, de conseil mais aussi de co-construction engageant toutes les parties, tant les personnes sur le terrain que les collectivités locales.

Pour nous aider : https://www.helloasso.com/associations/acro-amis-des-chats-de-romainville-l-animal-dans-la-ville/adhesions/adhesion-annuelle-acromainville-annee-glissante

Delphine Manoury, présidente et Alix Champomier, community Manager 


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