Les connaissances sur les conditions de vie réelles des animaux (sauvages, domestiques autant que liminaires) ainsi que sur les relations qu’ils entretiennent avec les humains dans des contextes différents, sont rares. Aussi étonnant que cela puisse sembler, ce que nous savons de l’existence des animaux est un savoir animal qui reste encore très difficile d’accès pour de multiples raisons. Les animaux ne se laissent pas facilement connaître malgré l’impression contraire que l’on peut en avoir, y compris les animaux de compagnie dont la proximité peut créer une illusion de connaissance.
C’est pour rompre avec ces illusions qu’est proposée la formation : “Le souci du vivant : penser les contacts entre animaux et humains à l’ère de l’anthropocène”. Elle sera assurée, à la fois en présentiel et en distanciel, par deux spécialistes de la question animale, une vétérinaire (Mariam Godde) et un philosophe (Patrick Llored) à partir de janvier 2022. La problématique générale qui guide cette formation est celle du “souci du vivant” en tant que les animaux sont entrés dans une nouvelle phase de leurs relations avec les humains, nouvelle phase provoquée par les perturbations des milieux naturels et des écosystèmes soumis à l’emprise de plus en plus grande des humains. Ces dérèglements écologiques touchent directement de nombreuses espèces d’animaux, tant sauvages que domestiques, dont on sait au fond peu de choses, si l’on adopte leur point de vue.
Nous faisons l’hypothèse, à vérifier tout au long de cette formation, qu’il est nécessaire de décrire ces nouvelles situations de crise en adoptant le point de vue animal qui est au centre des problèmes en jeu. D’où l’importance que nous accordons à la question du souci : se soucier des animaux nous oblige à créer les conditions pratiques et théoriques pour entrer en contact avec leurs soucis de vivants aux prises avec un monde humain qui doit apprendre à se décentrer pour retrouver les mondes animaux, mondes sacrifiés, déniés, perdus et oubliés.
Cette formation cherche donc à proposer une véritable cartographie critique des nouvelles relations zooanthropologiques portant sur 5 types d’animaux : les animaux de travail, sauvages, de compagnie, d’élevage et liminaires. Ce n’est qu’à partir de cette cartographie du vivant que pourront s’élaborer des politiques animales d’un genre nouveau issues d’un savoir animal de première main, élaboré avec les animaux eux-mêmes, loin de toute objectivation scientifique qui a également perdu le contact avec les mondes animaux”.
Préinscription et demande d’information : www.hannahsante.fr/fr/contact-et-mentions/1contact
Patrick Llored
Professeur de philosophie et chercheur en éthique animale à l’Université Jean Moulin Lyon III