À l’ouverture de la COP30 à Belém, le Parti animaliste alerte sur le rôle majeur du système agroalimentaire dominant actuel dans la destruction des forêts tropicales et sur ses conséquences climatiques, éthiques et sociales. La production de soja destiné à l’alimentation animale maintient une pression directe sur des zones protégées et des territoires indigènes, au détriment des populations locales, du climat, de la souveraineté alimentaire et de la condition animale.
La France importe massivement du soja pour ses filières d’élevage : sur la période récente, l’ordre de grandeur des importations annuelles se situe en millions de tonnes (page « Soja » de la Stratégie anti-déforestation, ministère de la Transition écologique). Les chiffres officiels et sectoriels convergent pour montrer une dépendance structurelle aux tourteaux importés, majoritairement en provenance d’Amérique du Sud.
Cette dépendance a des conséquences dramatiques : la consommation française de matières premières agricoles importées est associée à la disparition d’ampleur de surfaces forestières étrangères. D’après un récent rapport, l’Empreinte Forêt de la France est de 1 837 487 hectares. C’est la surface déforestée pour les importations françaises depuis les dates butoir fixées dans les différentes filières agricoles, c’est-à-dire les dates à partir desquelles on prend en compte la déforestation. Cela représente une fois et demie la taille de l’Île-de-France, soit 23 terrains de football par heure selon le rapport L’Empreinte Forêt de la France 2025. Ces destructions aggravent la crise climatique, détruisent les moyens de subsistance des peuples autochtones ainsi que l’habitat des animaux sauvages.
L’élevage est une des principales causes du dérèglement climatique : l’agriculture, et en particulier l’élevage (fermentation entérique, gestion des déjections), représente une part importante des émissions nationales de méthane et de protoxyde d’azote, gaz puissants pour le réchauffement global (Notre Environnement, émissions de GES liées à l’agriculture/élevage (données officielles et synthèses gouvernementales/ADEME)).
Face à ce constat, le Parti animaliste demande solennellement au gouvernement français et aux institutions européennes de :
- Mettre en place dès maintenant un calendrier contraignant et progressif d’interdiction des importations de produits issus de nouvelles déforestations (huile de palme, céréales et soja destinés aux animaux d’élevage, etc.).
- Exiger une traçabilité transparente et contrôlée de l’origine des tourteaux, assortie de sanctions financières en cas de non-conformité.
- Soutenir une politique de souveraineté alimentaire durable et éthique et d’accompagnement des filières vers des alternatives non destructrices, comme la réorientation des éleveurs vers la production locale de protéines végétales pour la consommation humaine.
« Nous devons revoir notre relation à la nature et aux animaux, et notre alimentation en est le point focal. La déforestation dont la filière de l’élevage est responsable n’est pas une fatalité mais un choix politique. En la soutenant, la France sacrifie le poumon vert de la planète et accélère le réchauffement climatique au profit d’une filière anachronique. Nos responsables politiques actuels cautionnent la souffrance des animaux élevés, de ceux perdant leur habitat naturel et des populations locales qui en souffrent également. Une politique écologique est impossible sans un changement de paradigme alimentaire et une meilleure considération des animaux. » Eddine Ariztegui, coprésident et porte-parole du Parti animaliste.








