J’aime les animaux et j’aime la nature. Cette double passion m’a naturellement conduit à pratiquer le métier de dog’s Walker c’est- à-dire que je balade des chiens en forêt aux abords de Paris.
Avec mon Van, je me rends à domicile récupérer les chiens et je les ramène en fin de journée. La plupart de mes clients me laissent un trousseau de clés.
Mon hypersensibilité est une qualité dans mon travail avec les animaux. Je les sens, je les devine. Dans le regard d’un nouveau chien je vois immédiatement s’il s’adaptera au groupe ou pas.
J’ai créé mon entreprise à l’âge de 20 ans, c’est quelque part une affaire familiale. Ma mère m’accompagne parfois en forêt pour l’adaptation de nouveaux chiens (je me focalise sur lui et ma mère sur la meute) elle s’occupe aussi un peu de la clientèle. Mon père m’a encouragé et accompagné au niveau de la gestion de mon entreprise.
Il y a 9 ans, ce métier n’était pas connu comme aujourd’hui. Quand j’en parlais en société, c’était une curiosité. On m’a parfois demandé si c’était vraiment un métier !
Depuis le confinement, un sentiment de solitude chez l’homme a développé le besoin d’avoir un chien à la maison. Dans les villes il y a une forte demande de dog sitter (promener un chien dans son quartier) et dog’s walker (promener un chien en meute en forêt). La popularité croissante de ces services représente le besoin aujourd’hui de retourner à des choses essentielles de la vie. Mon métier est en expansion.
Mes clients me racontent que bien avant mon arrivée, leur animal commence à s’agiter, faire des cercles de joie devant la porte en couinant. Ils m’attendent. En montant dans le véhicule à l’aller, ils se sentent, se saluent à leur manière. Au retour, il n’est pas rare qu’ils ronflent à l’arrière les uns sur les autres.
Pendant mes balades en groupe, je veille à ce qu’ils puissent évoluer à leur rythme, sans contrainte, pour une expérience sereine et positive pour tous. L’équilibre mental physique et émotionnel de mes chiens est la base de mon travail. Il y a des règles qu’ils connaissent en arrivant ou qu’ils apprennent ensemble. IIs s’éduquent ensemble. Je laisse un chien réagir face à un autre chien qui vient d’arriver et qui ne connaît pas les règles, n’a pas les codes. Qui mieux que son congénère pour les lui montrer, sans violence bien évidemment.
Ma meute ressemble à un centre aéré et mes chiens à des enfants. Chacun à son caractère : le peureux, l’hyperactif, le joueur, le sensible et la commère aussi qui gère, garde et surveille ce que chacun fait et me rapporte les faits en aboyant devant moi et m’indiquant avec sa tête la direction où se situe le problème.
Des liens se créent avec mon groupe et la partie la plus triste de mon travail est le décès de l’un d’eux ou son départ subit de Paris parfois sans que je puisse le voir une dernière fois.
Chaque chien est différent avec sa propre personnalité, son propre caractère. Je dois m’adapter, les comprendre. Il est crucial connaître le comportement canin pour mieux comprendre leurs signaux. Un chien stressé par la proximité ou par une interaction forcée ne le montre pas toujours de manière évidente.
La sociabilisation est la clé du développement d’un chien. C’est en interagissant avec d’autres congénères qu’ils se construisent. Et souvent ils développent de l’assurance, de la confiance et des qualités sociales nécessaires pour une vie équilibrée.
Un point très intéressant dans mon travail : les bienfaits de passer du temps loin de son maître. En effet, en fin de journée, après 2h de balade, il retrouve avec joie et sérénité.
Le comportement de l’animal est très différent quand il est en meute et sans son maître. Même si je suis avec eux, c’est avec leurs semblables qu’il passe la journée. Ensemble ils se responsabilisent en sortant de leur zone de confort. Cela créé une pause dans la relation affective qu’ils entretiennent quotidiennement chez eux. Très souvent les chiens passent leur vie à ne côtoyer que des humains. Ces balades sont une occasion de se retrouver entre eux, sans avoir à répondre aux besoins des humains.
Au contact de la nature et avec d’autres chiens ils vivent une parenthèse dans leur vie d’animal domestique : jouer, renifler, explorer, et vivre ensemble en liberté.
Raphael
Coatch canin chez raph dog’s worker
