Nous pourrions baisser les bras devant les cas qui se succèdent, nous pourrions simplement fermer les yeux et les écoutilles devant la détresse animale, mais ce ne serait plus nous, animés par nos battements, sans cape et sans épée. Nous sommes tous liés, animaux humains, animaux.
Certes nous ne pouvons pas écoper l’océan de la maltraitance avec une petite cuillère à café, nous ne pouvons pas cautériser cette hémorragie grandissante avec le doigt, mais nous pouvons tendre la main, trouver des solutions de repli, combattre les élevages qui sont intensifs : 114 225 éleveurs de chiens en France ! Si nous ne coupons pas l’herbe sous les pieds du profit, alors elle s’étendra comme du chiendent. Ces pauvres êtres sont les jouets, les faire valoir, les objets, les caprices et lorsqu’ils ne sont plus d’actualité, ils passent à la trappe.
La première forme de maltraitance est l’abandon, il doit être traité, non avec des campagnes d’affichages qui coûtent des milliers d’euros et qui ne concernent toujours que ceux et celles qui ont un cœur animal. Ces sommes indécentes qui ne font rien d’autres que de la publicité à celui qui l’émet. Cela ne contribue en rien à éradiquer l’abandon. Plus de 205.000 naissances de chiens de race de 192 races différentes…
+ de 59 000 chiens abandonnés toutes races et mélanges confondus, s’ajoute les non répertoriés qui ne font pas partis du fichier, les envers du décor, les plus bons à rien, les vieillissants, les euthanasiés en catimini…
Rappelons qu’au bout de trois jours de formation, vous pouvez devenir éleveur. Les éleveurs ont poussé comme des petits champignons dans la période covid, un moyen facile de se faire de l’argent sur le dos des animaux mais également, aux nouveaux détenteurs, de combler les trous de la solitude confinée. Bergers australiens, Golden, Chihuahuas… Arrivent en tête des achetés et des abandonnés. Ils fleurissent sur les réseaux et le bon coin avec le fameux ‘à donner contre bons soins et tout le blablabla qui va avec’.
Comment faire ? Interdire la reproduction ? Obligation pour les nouveaux détenteurs de stériliser ?
Nous voyons des saillies et des ventes de chiots à la pelle. Sur ces 114 225 éleveurs canins, il y a ceux qui font de l’élevage dans les clous mais avec un fond de tiroir en dehors des clous, il y a ceux qui font de l’élevage dit familial, il y a ceux qui piquent les numéros d’autres éleveurs dont les annonces se retrouvent dans différents coin de France. La traque serait sans fin, alors que proposer qui tienne la route ?
Stopper la reproduction et favoriser l’adoption, vider les refuges, ne pas consigner les seniors derrière les barreaux mais les proposer à l’âge d’or qui a du mal à adopter avec une nacelle sécurité dans le contrat d’adoption. Ce serait si simple d’éradiquer la misère animale au même titre que celle de l’homme étroitement liée.
Remplir de la paperasse et faire un chèque, répondre à des centaines de questions n’ont rien à voir avec la bientraitance. C’est un peu une théorie légère face à la lourde pratique quotidienne.
Aujourd’hui c’est un tsunami d’abandons, celui de l’après covid remplacée par la crise existentielle et du jour au lendemain, les lâches laissent sur le bas côté, des compagnons quatre pattes dans des états lamentables.
Je suis en colère après ce profit sur le dos des animaux, je suis en colère de voir que chacun promeut cette industrie. Nous devrions pouvoir adopter selon des critères de taille, avec beaucoup ou peu de poils et basta. D’ailleurs ce devrait être à ces êtres fabuleux de nous choisir. Oui, je sais, je vis en utopie et grande est la chute.
Des cas d’abandons, de maltraitance physique, j’en ai des pages entières, j’ai entendu des tas d’excuses ‘je n’ai plus de temps pour moi’, ‘il perd ses poils, ça devient infernal’, ‘il me coûte trop cher’, ‘je refais ma vie, mon compagnon n’aime pas les animaux’, ‘elle n’est pas une bonne reproductrice’, ‘elle prend trop de place’, ‘elle grogne et fait pipi partout’, ‘il commence à être très vieux’, ‘il ne rapporte rien à la chasse’, ‘je suis enceinte, je ne pourrais plus m’en occuper’, ‘il est bête, il ne comprend rien’, ‘il saute les clôtures’, ‘il aboie, ‘il devient destructeur’… Et dernièrement, il y a quelques jours, une demoiselle de 6 ans a été déposée au portail après 6 ans de maltraitance et de signalements… Un refuge demandait 130 euros de frais d’abandon (?!) donc, ce refuge promeut l’abandon sauvage, voire la mise à mort -ni vu ni connu- Cette Miss de poils vêtue, se tenait dans le coffre de l’automobile, elle ne comprenait pas pourquoi ce jour, elle avait droit à une promenade, pourquoi ce jour, elle recevait de la considération… Soit nous lui ouvrions le portail, soit cette -personne-(définition : Individu de l’espèce humaine ou rien) déposait la chienne n’importe où. Une chienne malheureuse, une chienne qui a manqué de tout parce qu’incontinente de naissance, non stérilisée, qui a eu des portées qui ont été vendues.
Abandonnée dans un jardin avec pour seul échange lorsque la pauvresse demandait une caresse, un peu d’attention, de considération : -dégage tu pues-. Blindée de larves de macération d’urine, de négligence… Oh oui une odeur nauséabonde, du poil compacté d’urine. Je n’ai pas laissé le temps à cette personne de trouver une excuse, je lui ai juste dit prenez la route immédiatement et nous l’avons regardé partir, j’ai dit à Plume ‘que tu es belle, que tu sens bon l’amour, viens dans ta nouvelle vie, elle n’attendait que toi’ et nous avons franchi le portail.
Pour Plume, pour tous ces êtres malmenés par des personnes sans âme, soyons à la hauteur de leur amour. Viendra le temps où une justice bien plus puissante prendra le relais. Elle est en chemin, il n’y a qu’ainsi que je peux trouver un peu de quiétude. Lorsque l’homme sera à la hauteur de l’animal alors la paix s’abattra dans le monde.
Plume est à parrainer, les soins et stérilisation sont en cours
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Valeria Orfila
Présidente de l'association quatre sabots et un fer