Numéro 20Animaux domestiquesL’alimentation du chat : tout ce qu’il faut savoir

Damien Dehon15 juillet 20256 min

Le chat est un carnivore strict, et son alimentation joue un rôle essentiel dans sa santé et son bien-être. Entre croquettes, pâtée, ration ménagère ou encore régime à base de viande crue, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver.

Pourtant, bien nourrir son félin, c’est lui garantir une vie plus longue et en meilleure santé. Quels sont ses besoins nutritionnels ? Quels aliments privilégier ou éviter ? Dans cet article, nous faisons le tour des points essentiels pour offrir à votre chat une gamelle adaptée à ses besoins.

Le chat domestique (Felis catus) est le descendant direct du chat sauvage d’Afrique (Felis lybica), un félin discret mais redoutable qui arpentait déjà les terres du Moyen-Orient il y a plus de 10 000 ans. À l’époque, les premiers agriculteurs stockaient leurs récoltes, attirant inévitablement des rongeurs… et leurs prédateurs naturels.

Petit à petit, une relation s’est nouée entre l’homme et le félin : le premier offrait un garde-manger inépuisable, le second tenait à distance les nuisibles. Mais contrairement au chien, domestiqué pour des tâches précises, le chat a gardé son indépendance.

Dans les vastes étendues désertiques où l’eau se fait rare, le chat a développé une capacité unique à tirer l’essentiel de son hydratation de ses proies, riches en eau.

Ce passé de chasseur du désert explique pourquoi nos chats d’aujourd’hui sont de petits buveurs. Contrairement aux chiens, ils ne ressentent pas forcément le besoin de s’hydrater spontanément et préfèrent une alimentation humide pour combler leurs besoins en eau. C’est aussi pour cela que leurs reins sont très efficaces pour concentrer l’urine, mais cette adaptation ancestrale peut les rendre plus sensibles aux problèmes urinaires.

De nos jours, il est vivement recommandé de nourrir son chat en bi-nutrition, c’est-à-dire en associant aliments secs (croquettes) et aliments humides (pâtées), afin de garantir un apport hydrique suffisant, le chat régulant mal sa sensation de soif.

En fonction de son stade de vie (chaton, adulte, senior), les besoins nutritionnels du chat varient.

Le chaton digère très bien les protéines et les lipides. Il a donc besoin d’un aliment très digeste, avec une quantité minimale de fibres, pauvre en glucides mais riche en protéines et en matières grasses. Il est préférable de nourrir un chaton à volonté jusqu’à ses 5-6 mois, tout en surveillant son poids pour éviter tout risque de surpoids.

Le chat est considéré comme adulte à partir de 7 mois (sauf exceptions, comme pour le Maine Coon). Son alimentation doit rester riche en protéines, modérée en lipides et éventuellement plus riche en fibres alimentaires.

Un chat entre dans sa phase senior à partir de 8 à 9 ans, mais il est réellement considéré comme senior vers 11 à 12 ans. Son apport en protéines doit rester élevé pour maintenir sa masse maigre. L’apport en fibres solubles et insolubles doit être augmenté pour favoriser le bon fonctionnement des intestins et du côlon, tandis que l’apport en phosphore doit être réduit pour préserver la santé des reins.

Chaque jour, l’organisme du chat a besoin d’environ 40 à 60 ml d’eau par kg de poids corporel[1]. Avec une alimentation sèche, comme les croquettes, ce besoin en eau est encore plus important. Il est donc préférable d’éviter de nourrir un chat exclusivement avec des croquettes et d’intégrer une part d’alimentation humide, comme de la pâtée.

Il est essentiel de choisir des pâtées complètes, car de nombreux aliments humides pour chats sont en réalité des pâtées complémentaires. La réglementation européenne impose aux fabricants d’indiquer si un produit est complet[2] , tandis qu’en l’absence de mention, l’aliment est considéré comme complémentaire.

Il est donc recommandé d’opter pour des pâtées complètes, peu grasses, et dont les taux de calcium et de phosphore sont clairement indiqués

En France, près d’un chat sur deux est confronté à un problème de surpoids et/ou d’obésité[3], et cela concerne presque tous les chats stérilisés.

Pour prévenir le surpoids, il est essentiel de choisir une alimentation adaptée à l’activité et aux besoins spécifiques de son animal. Pour cela, il existe d’excellents aliments « light » ou « spécial chat stérilisé », notamment dans les gammes des marques vétérinaires.

Il est important de savoir que les chats obèses ont jusqu’à quatre fois plus de risques de développer un diabète par rapport aux chats en bonne santé[4]. L’inactivité physique et la vie en intérieur sont également des facteurs de risque avérés[5].

Bien évidemment, il est tout à fait possible de ne pas utiliser d’aliments industriels en préparant des repas maison. Cependant, composer des repas complets et équilibrés ne s’improvise pas : il est indispensable de se faire accompagner par une personne qualifiée, comme un nutritionniste animalier ou un vétérinaire nutritionniste.


[1] Purina Editorial : mon chat boit beaucoup d’eau : est-ce normal ? / purina.fr/articles/chat/sante/problemes-digestifs/chat-boit-trop

[2] Règlement CE 767/2009 du 13 juillet 2009 / eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF

[3] Prévalence et facteurs de risque d’obésité et de surpoids dans une population de chats sains présentés en consultation de médecine préventive à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse et à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort / dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas

[4] Environmental Risk Factors for Diabetes Mellitus in Cats /  onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111

[5] Indoor confinement and physical inactivity rather than the proportion of dry food are risk factors in the development of feline type 2 diabetes mellitus / pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17964833


Damien Dehon
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Nutrition canine et féline - Rédacteur spécialisé

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