Comment partager l’espace entre humains et animaux, dans une ville de 2 millions d’habitants de 10 millions de visiteurs saisonniers ? Est-ce que la faune sauvage à sa place dans tous les lieux de la ville, des espaces verts jusque dans les habitations ? Comment améliorer le quotidien et la qualité de vie des chiens à Paris ? Comment répondre aux attentes des propriétaires d’animaux sans empiéter sur la liberté des autres usagers de l’espace public ? Quelle(s) place(s) pour les animaux sauvages, domestiques et liminaires, dans la capitale de la France ?
Aujourd’hui, Paris accueille une diversité faunistique importante et surprenante. Chaque jour, souvent sans en avoir conscience, les Parisiens et Parisiennes côtoient des animaux domestiques, sauvages ou commensaux (animaux sauvages profitant de l’humain pour se nourrir, voire se loger, à l’instar des moineaux). Plus de 2100 espèces sauvages peuplent la capitale, de nombreux mammifères comme le renard ou le hérisson, des centaines d’espèces d’oiseaux, des amphibiens, reptiles, poissons, ainsi que plus d’un millier d’espèces d’insectes.
Paris compte également comme toutes les grandes villes de nombreux animaux domestiques, près de 100 000 chiens et 250 000 chats, auxquels ils faut ajouter les nouveaux animaux de compagnie (NAC). Tout ce petit monde doit cohabiter avec 2 millions d’humains et l’inévitable cohabitation inter-espèces qui en découle interroge la manière dont nous faisons et vivons la cité.
La ville est un système complexe et contraint, du fait de son architecture et de sa densité de population. Paris en tant que ville la plus dense d’Europe relève des défis quotidiens pour permettre à chacun d’avoir accès à des espaces de loisirs, récréatifs, sportifs et de calme. La cité est une création de l’humain pensée pour ses propres activités. Toutefois ces dernières années, avec la crise sanitaire de la COVID notamment, les parisiens ont remarqué cette faune sauvage partageant leur ville, à l’instar des canards colverts et des renards qui sont sortis du bois pour se balader dans les rues abandonnées par les humains. Les citoyens ont ainsi pris conscience que d’autres habitants peuplent Paris et qu’ils ont aussi besoin d’espace pour se loger, se nourrir et s’ébattre.
D’autre part, lors de cette crise, les citoyens se sont aussi retrouvés plus proches de leur animal de compagnie en partageant plus de moments avec eux, des balades plus nombreuses offertes par l’accès au télétravail et ont découvert ou redécouvert les besoins fondamentaux de leur compagnon à 4 pattes. Il s’en est suivi de plus fortes demandes de ces “pet-parents” pour améliorer le quotidien de leur animal, impliquant un accès à l’espace public plus grand et des lieux de liberté pour les chiens leur permettant d’échanger librement avec leurs congénères.
C’est pourquoi la Ville de Paris a lancé une consultation auprès de ses habitants pour mieux comprendre et appréhender leurs attentes sur la place des chiens dans l’espace public et celle des animaux sauvages. Les réponses à ce questionnaire permettront d’orienter la politique municipale et mettre en place des actions facilitant la cohabitation entre les différents habitants de la ville à poils, à plumes ou à écailles.
Cette consultation s’inscrit enfin dans le cadre de l’ouverture de la Maison de l’animal à Paris, un lieu ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent mieux connaître les animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages. Nous invitons ainsi les parisiens à nous faire part de leurs attentes en matière de services, d’activités de sensibilisation, ou encore d’information qui pourraient avoir lieu dans ce nouvel équipement public.
Tous les parisiens sont invités à donner leurs avis jusqu’au 4 avril 2025 en remplissant le questionnaire qui se trouve à ce lien : Décider pour Paris – Quelle(s) place(s) pour les animaux à Paris ?
Photo : ©Frederic Combeau
