Le 9 avril 2023, Diane Gouhier, présidente de l’association Cœur sur Pattes, se retrouve plongée dans une affaire judiciaire absurde après avoir sauvé une chienne maltraitée, Riya. Plutôt que d’être saluée pour son acte héroïque, elle est accusée de vol de chien.
Le sauvetage héroïque de Riya : un acte de dévouement
Le jour de Pâques, Diane reçoit un appel désespéré via les réseaux sociaux d’une personne ayant trouvé une chienne dans un état critique, abandonnée dans une poubelle. « Elle m’envoie des photos, et on voit tout de suite que la chienne n’est pas dans un état normal », raconte Diane dans Le Progrès. Diane et son équipe sont habitués à être sollicités pour des interventions urgentes.
Elle prend alors la décision de réagir immédiatement et se rend sur place. À son arrivée, elle découvre la chienne dans un état de santé extrêmement préoccupant : déshydratée, anémiée et gravement blessée. Il est évident que l’animal a subi des mauvais traitements. Formée aux premiers secours pour les animaux, Diane constate dès son arrivée que la chienne a besoin de soins urgents.
Premiers secours et soins vétérinaires
Diane transporte la chienne en urgence chez un vétérinaire. Après avoir vérifié la puce électronique de l’animal, ce dernier tente de contacter la propriétaire, mais celle-ci ne répond pas aux appels du vétérinaire. Ne pouvant pas procéder à l’opération sans l’autorisation du propriétaire, Diane transporte Riya à la clinique vétérinaire de l’association. C’est là qu’elle découvre l’ampleur de la maltraitance : Riya nécessite plusieurs interventions chirurgicales coûteuses pour réparer les dommages. Diane explique que, bien qu’elle ait essayé de contacter les propriétaires, les appels sont restés sans réponse, et elle aurait obtenu l’autorisation du vétérinaire de prendre la chienne avec elle.
Après une première intervention d’urgence, la chienne subit plusieurs autres opérations, dont une à Lyon pour traiter un problème de vessie. Malheureusement, l’état de l’animal se dégrade encore et elle subit une cinquième et dernière opération. Après ces nombreuses interventions, Diane prend en charge le soin quotidien de la chienne à domicile. Heureusement, l’état de Riya s’améliore et elle est désormais prise en charge par une famille d’accueil.
Démarches administratives et plainte
Avant toute opération, Diane dépose plainte pour maltraitance animale et sollicite une réquisition judiciaire pour l’animal. Elle prend également en charge les frais des soins et des opérations, qui s’élèvent à plus de 7 000 euros.

Le rebondissement choquant : une plainte pour vol
Alors que Diane continue de prodiguer des soins à la chienne et d’effectuer les démarches nécessaires pour la protéger, la propriétaire de l’animal, ne s’étant pas occupée de ses soins, exige la restitution de Riya. Diane refuse de rendre l’animal dans son état actuel, étant donner quelle risquerait de mourir s’il était remis à sa propriétaire. Pourtant, pour la police, un chien semble être considéré comme un objet à rendre.
C’est alors qu’une plainte pour vol est déposée contre Diane. Quelques jours après avoir répondu à une convocation au commissariat, Diane est arrêtée et placée en garde à vue pendant 24 heures. Les policiers s’excusent ensuite, ne comprenant pas pourquoi elle a été interpellée, étant donné les circonstances du sauvetage.
Son avocate, Maître Corinne Béal-Cizeron, s’exprime dans Le Progrès : « Cette histoire est hallucinante car le vol ne tient pas ! Il n’y a pas de soustraction frauduleuse du bien de quelqu’un. Elle n’aurait pas dû être placée en garde à vue. Une audition libre aurait dû avoir lieu. »
Un soutien de plus en plus large : l’appel à la justice
Cette affaire soulève une question fondamentale : pourquoi ceux qui sauvent des vies animales sont-ils parfois traités comme des criminels ? L’affaire Diane met en lumière la difficile réalité des protecteurs d’animaux, qui, malgré leurs efforts pour sauver des vies, se retrouvent souvent dans des situations d’injustice.
L’association ARGOS 42, partenaire de Cœur sur Pattes, a exprimé son indignation face à cette situation absurde. « Nous soutenons pleinement Diane Gouhier et l’association Cœur sur Pattes, » déclarent-ils, soulignant l’importance de défendre ceux qui consacrent leur vie à la protection animale. Ils ont également envoyé une lettre de soutien qui sera présentée lors du jugement.
Un système à réformer ? L’urgence de revoir la législation
L’affaire soulève d’importantes questions sur la capacité du système judiciaire à protéger les animaux. Comment le droit peut-il protéger les animaux si ceux qui leur viennent en aide sont traités comme des criminels ? Cette histoire met en lumière les failles d’un système judiciaire qui semble parfois incompréhensif face aux enjeux de la maltraitance animale.
Il est urgent de clarifier le rôle des associations de protection animale, de mieux encadrer leurs actions et de garantir la protection de ceux qui se battent pour défendre les animaux. Une réforme législative s’impose pour éviter que de tels actes de solidarité ne soient criminalisés.
En conclusion, l’issue de l’affaire de Riya et de Diane Gouhier reste incertaine, mais l’appel à la justice et à la solidarité est plus fort que jamais. Les associations comme Cœur sur Pattes méritent d’être soutenues dans leur lutte pour la protection des animaux et pour une législation plus juste et humaine.

Argos 42
Association de protection des animaux
11 commentaires
Sandrine
1 avril 2025 à 10h16
La justice, parlons-en de la justice qui en a rien à faire du bien-être animal qui s’arrête uniquement au vol sans s’en penser à l’animal numéro de dossier numéro de dossier, c’est tout ce que ça représente pour la justice. Nous sommes dans un monde où nous aurions dû avancer sur la souffrance animale sur les condamnations des bourreaux, mais on préfère condamner la personne qui su mettre l’animal hors de danger, je trouve ça scandaleux surtout dans notre pays !
Est-ce que Monsieur le procureur qu’on poursuivent les bourreaux du chien je ne pense pas monsieur le procureur qui a fait tant d’études et qui a quand même peu d’intelligence et peu d’empathie pour la souffrance animale, préfère rester terre à terre la loi c’est la loi il faut ouvrir les yeux.
ASSOCIATION ARGOS 42
12 avril 2025 à 17h32
Merci pour votre message, que nous comprenons profondément.
Comme vous, nous sommes choqués par cette situation : une personne qui agit pour sauver un animal en souffrance se retrouve poursuivie, pendant que les véritables responsables ne sont pas inquiétés. C’est une réalité difficile à accepter pour tous ceux qui se battent au quotidien pour le bien-être animal.
Cela dit, nous tenons à rester respectueux envers la justice et les institutions. Nous pensons qu’il est possible – et nécessaire – de faire évoluer les lois et les mentalités sans entrer dans la confrontation. C’est tout le sens de notre mobilisation : éveiller les consciences, pacifiquement mais fermement.
Merci pour votre soutien sincère,
MICHEL
4 mars 2025 à 15h21
dans le cas de diane et de ryia je donne mon soutien à 1000 % on ne peut pas pénaliser des humains qui sauvent des animaux de leurs tortionnaires c’est le monde à l’envers
ASSOCIATION ARGOS 42
12 avril 2025 à 17h31
Merci infiniment pour votre soutien.
C’est exactement ce que nous ressentons : punir quelqu’un qui sauve un animal en détresse, pendant que les véritables responsables restent impunis, c’est profondément injuste. Nous continuerons à nous battre pour que ces incohérences cessent et que les actes de protection soient reconnus à leur juste valeur.
Merci de faire partie de ceux qui refusent ce “monde à l’envers”.
M. R.
11 février 2025 à 15h40
Il faut tout de même être conscients que, même si ça ne semble pas être le cas ici, certaines associations ont des méthodes assez douteuses, qui s’apparentent parfois à du vol. Il est donc très important que les associations soient parfaitement encadrées, d’autant plus que certaines agissent de manière abusive, même lorsque l’animal n’est pas maltraité mais leur “semble” maltraité. Ces agissements sont d’ailleurs une plaie, et discréditent l’ensemble des associations de protection animale.
Il faut donc, à mon avis, mieux contrôler les associations, notamment celles qui se prennent pour des cow-boys justiciers, mais sans leur mettre de bâtons dans les roues sans raison.
ASSOCIATION ARGOS 42
12 avril 2025 à 17h31
Merci pour votre message. Vous soulevez un point essentiel : l’encadrement des associations est crucial pour éviter tout abus. Nous en avons pleinement conscience.
En ce qui nous concerne, nous disposons d’un service juridique dédié qui encadre nos actions et veille à ce que chaque action respecte le cadre légal. Dans le cas de Riya, tout a été fait en transparence par l’association Coeur sur Pattes notre partenaire : constat vétérinaire, tentative de contact du propriétaire, dépôt de plainte, demande de réquisition judiciaire… Il s’agissait d’un sauvetage en urgence vitale, pas d’un acte arbitraire.
Nous partageons votre souhait d’éviter les dérives, tout en espérant que cette affaire permettra de mieux protéger les associations sérieuses et de concentrer les moyens contre les véritables maltraitants.
Merci pour votre vigilance et votre engagement,
Gaston F.
31 janvier 2025 à 12h25
Gouvaert, il fallait écrire “une décérébrée”, “une pourriture” et “elle doit être jugée” : le propriétaire est une dame.
ASSOCIATION ARGOS 42
12 avril 2025 à 17h28
Merci pour cette précision. En effet, la propriétaire de Riya est une femme, et il est important de rester factuellement juste, même dans l’indignation.
Notre volonté est de faire reconnaître les responsabilités réelles, sans tomber dans les insultes. Nous appelons à une mobilisation respectueuse, car c’est aussi par notre dignité collective que nous ferons avancer la cause.
Merci de soutenir ce combat pour la justice et la protection animale.
Gouvaert
30 janvier 2025 à 8h33
Puisque le propriétaire a été udentifie vu l état et l abandon de ce superbe chien il doit être jugé et condamné à une très grosse amende restituée à l association…cela doit être encore un beau decerebre un taré et bien conseillé pourriture.
ASSOCIATION ARGOS 42
12 avril 2025 à 17h27
Merci pour votre soutien et votre réaction. Nous comprenons parfaitement votre indignation face à cette situation profondément injuste.
Effectivement, le propriétaire a bien été identifié. Cependant, à ce jour, aucune poursuite n’a été engagée à son encontre, malgré l’état critique dans lequel se trouvait Riya et la plainte déposée. C’est précisément ce que nous dénonçons : la disproportion entre l’inaction face à la maltraitance avérée et la mise en cause de celle qui a simplement voulu sauver une vie.
Nous continuons à nous mobiliser pour que justice soit rendue, que les vraies responsabilités soient reconnues, et que Riya ne soit pas rendue à ses anciens propriétaires.
Merci encore pour votre engagement à nos côtés.
ASSOCIATION ARGOS 42
12 avril 2025 à 17h28
Merci pour cette précision. En effet, la propriétaire de Riya est une femme, et il est important de rester factuellement juste, même dans l’indignation.
Notre volonté est de faire reconnaître les responsabilités réelles, sans tomber dans les insultes. Nous appelons à une mobilisation respectueuse, car c’est aussi par notre dignité collective que nous ferons avancer la cause.
Merci de soutenir ce combat pour la justice et la protection animale.