ActualitésAnimaux domestiquesDe la maltraitance au sauvetage : Diane Gouhier placée en garde à vue après avoir pris soin de Riya, chienne maltraitée

Argos 4229 janvier 202515 min

Le 9 avril 2023, Diane Gouhier, présidente de l’association Cœur sur Pattes, se retrouve plongée dans une affaire judiciaire absurde après avoir sauvé une chienne maltraitée, Riya. Plutôt que d’être saluée pour son acte héroïque, elle est accusée de vol de chien.

Le jour de Pâques, Diane reçoit un appel désespéré via les réseaux sociaux d’une personne ayant trouvé une chienne dans un état critique, abandonnée dans une poubelle. « Elle m’envoie des photos, et on voit tout de suite que la chienne n’est pas dans un état normal », raconte Diane dans Le Progrès. Diane et son équipe sont habitués à être sollicités pour des interventions urgentes.

Elle prend alors la décision de réagir immédiatement et se rend sur place. À son arrivée, elle découvre la chienne dans un état de santé extrêmement préoccupant : déshydratée, anémiée et gravement blessée. Il est évident que l’animal a subi des mauvais traitements. Formée aux premiers secours pour les animaux, Diane constate dès son arrivée que la chienne a besoin de soins urgents.

Diane transporte la chienne en urgence chez un vétérinaire. Après avoir vérifié la puce électronique de l’animal, ce dernier tente de contacter la propriétaire, mais celle-ci ne répond pas aux appels du vétérinaire. Ne pouvant pas procéder à l’opération sans l’autorisation du propriétaire, Diane transporte Riya à la clinique vétérinaire de l’association. C’est là qu’elle découvre l’ampleur de la maltraitance : Riya nécessite plusieurs interventions chirurgicales coûteuses pour réparer les dommages. Diane explique que, bien qu’elle ait essayé de contacter les propriétaires, les appels sont restés sans réponse, et elle aurait obtenu l’autorisation du vétérinaire de prendre la chienne avec elle.

Après une première intervention d’urgence, la chienne subit plusieurs autres opérations, dont une à Lyon pour traiter un problème de vessie. Malheureusement, l’état de l’animal se dégrade encore et elle subit une cinquième et dernière opération. Après ces nombreuses interventions, Diane prend en charge le soin quotidien de la chienne à domicile. Heureusement, l’état de Riya s’améliore et elle est désormais prise en charge par une famille d’accueil.

Avant toute opération, Diane dépose plainte pour maltraitance animale et sollicite une réquisition judiciaire pour l’animal. Elle prend également en charge les frais des soins et des opérations, qui s’élèvent à plus de 7 000 euros.

Alors que Diane continue de prodiguer des soins à la chienne et d’effectuer les démarches nécessaires pour la protéger, la propriétaire de l’animal, ne s’étant pas occupée de ses soins, exige la restitution de Riya. Diane refuse de rendre l’animal dans son état actuel, étant donner quelle risquerait de mourir s’il était remis à sa propriétaire. Pourtant, pour la police, un chien semble être considéré comme un objet à rendre.

C’est alors qu’une plainte pour vol est déposée contre Diane. Quelques jours après avoir répondu à une convocation au commissariat, Diane est arrêtée et placée en garde à vue pendant 24 heures. Les policiers s’excusent ensuite, ne comprenant pas pourquoi elle a été interpellée, étant donné les circonstances du sauvetage.

Son avocate, Maître Corinne Béal-Cizeron, s’exprime dans Le Progrès : « Cette histoire est hallucinante car le vol ne tient pas ! Il n’y a pas de soustraction frauduleuse du bien de quelqu’un. Elle n’aurait pas dû être placée en garde à vue. Une audition libre aurait dû avoir lieu. »

Cette affaire soulève une question fondamentale : pourquoi ceux qui sauvent des vies animales sont-ils parfois traités comme des criminels ? L’affaire Diane met en lumière la difficile réalité des protecteurs d’animaux, qui, malgré leurs efforts pour sauver des vies, se retrouvent souvent dans des situations d’injustice.

L’association ARGOS 42, partenaire de Cœur sur Pattes, a exprimé son indignation face à cette situation absurde. « Nous soutenons pleinement Diane Gouhier et l’association Cœur sur Pattes, » déclarent-ils, soulignant l’importance de défendre ceux qui consacrent leur vie à la protection animale. Ils ont également envoyé une lettre de soutien qui sera présentée lors du jugement.

L’affaire soulève d’importantes questions sur la capacité du système judiciaire à protéger les animaux. Comment le droit peut-il protéger les animaux si ceux qui leur viennent en aide sont traités comme des criminels ? Cette histoire met en lumière les failles d’un système judiciaire qui semble parfois incompréhensif face aux enjeux de la maltraitance animale.

Il est urgent de clarifier le rôle des associations de protection animale, de mieux encadrer leurs actions et de garantir la protection de ceux qui se battent pour défendre les animaux. Une réforme législative s’impose pour éviter que de tels actes de solidarité ne soient criminalisés.

En conclusion, l’issue de l’affaire de Riya et de Diane Gouhier reste incertaine, mais l’appel à la justice et à la solidarité est plus fort que jamais. Les associations comme Cœur sur Pattes méritent d’être soutenues dans leur lutte pour la protection des animaux et pour une législation plus juste et humaine.


Argos 42
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Il y a un commentaire

  • Gouvaert

    30 janvier 2025 à 8h33

    Puisque le propriétaire a été udentifie vu l état et l abandon de ce superbe chien il doit être jugé et condamné à une très grosse amende restituée à l association…cela doit être encore un beau decerebre un taré et bien conseillé pourriture.

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