Numéro 18Animaux sauvagesSauver nos cousins chimpanzés c’est sauver l’humanité

Le sanctuaire de l’association Papaye International se situe au Cameroun, dans la région du littoral sud, dans le Parc Naturel d’Etat de Douala/Edéa, en bord du fleuve La Sanaga, à Okokong, quartier Mouanko.

Notre structure prend en charge de jeunes orphelins dont les familles ont été décimées par les braconniers, les trafiquants ou par la destruction de leur habitat comme conséquence d’une déforestation intensive ou illégale. Ils nous sont confiés par le biais ou avec l’accord des autorités.

Créée en 2001, l’association n’a pas cessé de voir le nombre de ses pensionnaires augmenter et compte à présent 34 chimpanzés, tous sauvés d’une terrible destinée.

Depuis 2017, sous la houlette de la nouvelle Direction, le sanctuaire est en pleine et constante évolution, structurelle, protocolaire. 

Wengue, Choco et Citron.

Si les soigneurs sont tous des camerounais salariés, les membres du bureau français travaillent bénévolement, uniquement par passion, pour la protection et la sauvegarde des chimpanzés dont l’association a la responsabilité, afin qu’ils soient respectés et considérés comme les êtres précieux et rares qu’ils sont. Le bien-être de nos protégés est notre priorité absolue.

Les chimpanzés adultes et adolescents sont relâchés avec succès sur des îles octroyées par l’Etat camerounais. 

Marylin Pons Riffet, lors de la réhabilitation sur l’île de Yatou.

Nous sommes très fiers de constater que les chimpanzés réhabilités sur trois des immenses îles du parc naturel, un site sécurisé, reconstituent des groupes forts, équilibrés et forment les familles dont eux-mêmes ont été cruellement privés. 

Ils restent à jamais sous notre responsabilité, sous notre surveillance et bénéficient de toute notre attention et de notre protection comme nous les supplémentons en alimentation et assurons les soins pour tout animal blessé ou malade en procédant, si nécessaire, à une extraction temporaire de l’individu concerné durant tout le temps de sa convalescence.

Sur le sanctuaire, situé en bord de rive face aux îles, nous veillons jour et nuit sur les plus jeunes orphelins, qui vivent avec des parents humains de substitution, nos soigneurs, tous dévoués corps et âmes au bien-être des chimpanzés de l’association.

François Elimbi et Tomate.

Nos plus jeunes pensionnaires seront réhabilités à leur tour quand le temps de l’apprentissage auprès de nos soigneurs sera accompli avec succès. 

Victoire, premier bébé des îles.

Une vétérinaire française, exerçant à Douala, est notre référente pour la bonne application du protocole sanitaire et vétérinaire (vaccinations, analyses, bilans, soins) et pour intervenir lors des réhabilitations ou les urgences.

Nous travaillons en collaboration avec toutes les autorités locales (Conservateurs, Office des Forêts, Préfet, Police) et le Ministre de la Faune et des Forêts afin d’assurer un partenariat efficace dans le cadre de la lutte contre le braconnage, le trafic, la déforestation sauvage et dans la mise en place d’une meilleure communication et d’une plus grande sensibilisation des populations. Ces interventions, ces réunions de sensibilisation sont majoritairement programmées et financées par nos soins dans les écoles, les villages et parfois en urgence pour les saisies auprès de braconniers ou pour éviter les conflits lors d’intrusion de chimpanzés sauvages dans les plantations.

Des visiteurs peuvent venir à notre rencontre en journée et avoir le privilège d’observer au plus près nos pensionnaires des îles depuis notre pirogue. Le Cameroun n’est pas encore une destination touristique développée mais des projets sont toutefois en cours d’études en limite du Parc, à l’embouchure de l’océan et notre sanctuaire représente incontestablement un atout fort pour la valorisation du tourisme à venir et donc pour l’économie locale.

Dans l’attente de ce développement futur, la nouvelle Direction a mis en place des séjours éco-volontaires qui permettent à des candidats motivés, désireux de s’impliquer, d’apporter une contribution financière et active au sein de notre association dans le cadre d’un protocole exigeant notamment sur le plan sanitaire établi selon les conseils des experts PASA.

C’est un revenu important pour notre association mais aléatoire car au Cameroun les mouvements politiques cités sur le lien gouvernemental de diplomatie (conflit entre les anglophones et les francophones notamment) et terroristes (Boko Haram dans l’extrême nord) freinent beaucoup de potentiels candidats. 

Nos actions, nos projets génèrent un coût que nous ne sommes pas en mesure d’assumer sans appuis forts et durables et c’est ainsi que nous demandons le soutien de fondations, d’organisations, d’entreprises pour nous aider à les réaliser.

Depuis le changement de Direction en 2016, nous avons l’honneur d’être soutenus par des Fondations réputées telles la Fondation Brigitte Bardot, la Fondation 30 Millions d’Amis, la Fondation Le Pal, la Fondation Sharing My Planet, la Fondation ENGIE, la Fondation Inspired By Kylian MBappé, par des belles entreprises telles ENGIE, EUROGERM, R2COM et par l’Ambassade de France au Cameroun.

Les subventions attribuées servent systématiquement à améliorer les structures du sanctuaire (constructions de tous les bâtiments actuels : dortoir de nuit, dortoir de jeux des juvéniles, dortoirs de quarantaine, salle de soins vétérinaires,  dortoir d’isolement, atelier, garde-manger), à assurer la meilleure prise en charge de nos protégés sur le sanctuaire comme sur les îles (habitat, nourriture, soins) ainsi que les moyens de transport terrestre (véhicule 4X4) et fluvial (pirogues motorisées) ainsi que leur carburant pour le ravitaillement, la surveillance, le nourrissage, les réhabilitations, les extractions.

La préservation de la biodiversité est une extrême urgence et si nous ne parvenons pas à sauvegarder les chimpanzés, cousins de l’humanité, on peut légitimement se dire que la sixième extinction du monde est en route et que nous serons les prochaines victimes de notre manque de considération de la planète, de ses ressources, de ses richesses naturelles et indispensables au bon équilibre de toutes les espèces y compris la nôtre.

L’apparition récente de chimpanzés sauvages et d’éléphants de forêts à proximité immédiate de notre sanctuaire nous confirme que ces populations ont un habitat qui se restreint par la déforestation et la présence de braconniers au sein même du parc naturel.

Il faut informer, éduquer, sensibiliser et s’il le faut réprimer pour faire face à une situation grave, aux conséquences encore plus graves pour l’avenir de tous.

Pour nous aider : instagram.com/papaye.international

association-papaye-international.com


Association Papaye International
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