Le futur des orques d’Antibes fait couler beaucoup d’encre depuis quelques semaines. Et pourtant personne ne semble à même de se mettre d’accord sur la meilleure solution pour elles.
Concernant les cétacés captifs, 4 solutions s’offrent aux parcs marins qui ne veulent plus de leurs animaux. La loi de 2021 leur permet de les garder sous certaines conditions (comme l’avait d’ailleurs affirmer le directeur de Marineland il y a quelques mois) Le choix de Marineland est purement économique et politique. (Notons que Planète Sauvage garde d’ailleurs ces dauphins).
Première solution : les transferts
Les transferts, dans le cas, des orques françaises, auront lieu vers l’Asie, vers des bassins plus petits, prônant la reproduction et avec une certitude quant à la séparation dans le futur de cette famille. Le transport de tels animaux s’avère dangereux, notamment pour des animaux présentant des problèmes dentaires et qui vont se retrouver à voler entre 5000 et 10000 pieds où la pression sera bien différente. Ces animaux subiront les méfaits de la gravité durant près de 24h (camion, aéroport et avions compris).
La France s’est dotée d’une loi pour la protection des animaux non domestiques, il est impensable qu’elle permette l’exportation de ces cétacés pour reprendre le cycle de la captivité en tolérant ce qui sera désormais interdit en France, dans des conditions plus mauvaises.
Deuxième solution : les sanctuaires
Les sanctuaires restent la solution idéale actuellement puisqu’ils permettent aux cétacés de pouvoir retrouver le milieu marin tout en restant sous la protection et la surveillance de leurs soigneurs dans des aires marines surveillées. Malheureusement, aucun sanctuaire marin ne dispose d’autorisation ou de structure visant à pouvoir détenir des orques. Il faut également penser au financement de ce type de projet qui demande beaucoup de rentrées d’argent à long terme au vu du coup de l’entretien des animaux. Nous sommes pour cette solution mais elle ne verra pas le jour avant très longtemps, alors quoi faire des animaux en attendant ?
Troisième solution : les conserver dans leurs bassins
Cette solution semble la plus simple mais comment la justifier quand on s’est battu contre la captivité et qu’on a justement demander que ces parcs marins cessent leur exploitation ? Il faut améliorer les conditions de vie de ces cétacés, c’est un minimum.
Quatrième solution : la remise en liberté
Dans le cas de nos 3 orques françaises, la remise en liberté s’avère impossible, ces orques sont nées en captivité et n’ont connues que la captivité. Elles nécessitent des soins permanents et leur seul repère reste les soigneurs. N’oublions pas que 2 d’entre elles vivent depuis près d’un quart de siècle dans leurs bassins sans jamais avoir connu l’océan. Malgré leur intelligence et capacité d’adaptation, cette solution n’en est pas une pour ces 3 orques.
Face à cette réalité, nous avons conçu un projet permettant d’offrir aux cétacés une solution à long terme.
Le Tilikum’s Spirit
Les sanctuaires sont l’idéal, mais durant les prochains mois ou années avant leur mise en place, que vont devenir les animaux, et surtout comment les réhabiliter pour pouvoir les introduire dans leur milieu naturel.
Le Tilikum’s spirit a été pensé comme un refuge marin issu de la transformation des bassins du Marineland. Ces bassins demandent des réfections et améliorations mais la transformation du parc en refuge permettrait de financer les soins apportés aux animaux tout en les préparant pour un avenir en mer. Si enfin les cétacés peuvent rejoindre des sanctuaires, d’autres pourront prendre leur place et être réhabilités à nouveau. La France deviendrait le premier pays d’Europe à se doter d’un refuge marin permettant de réhabiliter des cétacés tout en étant financièrement autonome.
Dans le cas où les sanctuaires ne pourraient les accueillir, le Tilikum’s Spirit sera financièrement autonome et pourra garder les cétacés dans de meilleures conditions.
Le Tilikum’s Spirit serait une solution à court ou long terme pour les cétacés, réunissant ainsi cet idéal que pourraient être les sanctuaires et cette réalité qui s’imposent à nous quant au temps de les mettre en place et ainsi devoir les maintenir dans les bassins.
Face à des animaux dépendants de l’Homme, chaque solution présente des difficultés mais nous nous devons de faire au mieux pour elles et pas pour nous.
Christine Ringuet du Tilikum's Spirit
La transformation du Marineland d'Antibes en Refuge marin, collectif associatif