Numéro 13EnvironnementBiodiversité et les golfs : sujet polémique ou réalité environnementale ?

Arthur Lecomte16 octobre 202313 min

Les golfs ont une histoire qui fait un lien évident entre l’homme et son environnement. Ce sport a toujours associé l’activité humaine à celle de la nature en proposant une intégration harmonieuse de l’activité dans son cadre naturel. La biodiversité animale y occupe une place majeure sur laquelle il convient de se questionner dans un contexte actuel parfois polémique.

Le patrimoine naturel des golfs représente le cadre dans lequel se déroule l’activité. Depuis les premières formes d’entretien qui mobilisaient des vaches ou des moutons pour la coupe du gazon des parcours, nous avons considérablement avancé sur notre connaissance de la diversité du vivant sur les golfs.

Pour l’anecdote, ce sont les moutons qui sont responsables des premiers bunkers de sable comme obstacles intégrés aux golfs. La cause est liée à leur réunion en groupes sociaux qui piétinaient la nuit de façon localisée et intense sur les parcours naissants du très sablonneux littoral écossais. Depuis l’apparition des tondeuses, ces aménagements ont été maintenus de façon artificielle à la demande des clients qui ont pris goût à la pratique de ces obstacles de sable. On peut donc parler de façonnage du design et de participation aux entretiens basiques nécessaires au fonctionnement d’un golf (tontes, désherbages, fertilisation).

Lorsqu’on observe les différentes espèces présentes sur les golfs, on aperçoit des animaux sauvages qui semblent fréquenter les lieux assidument. La biodiversité parait même y connaitre une prospérité majeure qui permet de compter des animaux ayant un fort capital sympathie ou d’autres espèces beaucoup moins connues.

Parmi celles que les enfants affectionnent le plus, on peut compter les girafes, les crocodiles, les renards, les lions, les éléphants ou les singes et il est formidable de prendre conscience que ces espèces trouvent visiblement refuge sur les espaces de jeu traditionnels (évidemment nous ne parlons pas que des golfs en France).

 ©Arthur Lecomte

Les golfs sont des espaces où le cadre naturel est beaucoup plus étendu que celui réservé au jeu proprement dit (entre autres pour des raisons de sécurité). Dans la mesure où seules les parties en jeu sont entretenues, le cadre naturel qui entoure le terrain sportif est laissé en libre évolution. Cela explique en partie une biodiversité massive, à l’image de celle qui se développe en milieu forestier. Le golf est aussi le sport le plus pratiqué au monde car il est accessible à tout âge et il est très démocratisé dans de nombreux pays. Les surfaces occupées sur les territoires sont par conséquent très importantes et elles représentent une réalité environnementale parfois incomprise.

Enfin, les parcours de golf sont souvent situés dans des zones périurbaines. Ce choix est lié au fait que les pratiquants viennent souvent des villes, mais cela a pour effet de constituer des oasis de verdure et de végétation en libre évolution à proximité directe de zones visées par l’urbanisation, l’extension agricole ou l’artificialisation.

 ©Arthur Lecomte

Les animaux ne s’y trompent pas et ils occupent les niches écologiques rendues possibles par des formes de gestions raisonnées comme celles qui nous sont recommandées par différentes structures naturalistes. Les hibernaculums, les pierriers, les nichoirs, les berges en fibres de coco, ou les dispositifs en permaculture sont autant d’aménagements paysagers écologiques que nous mettons en place et que nous faisons évoluer au profit de la biodiversité locale. Il convient également de mentionner les espaces de fauches tardives que nous cherchons constamment à agrandir (sans impacter le jeu) ainsi que les plantations massives d’espèces locales d’arbres et de végétaux labellisés qui jouent un rôle important dans la création de niches écologiques pour la faune en général.

©Jean-Philippe Chrétien

Grâce à cette gestion, on peut profiter, sur nos espaces, d’une biodiversité aussi réjouissante et épanouissante que la pratique du golf.

Photo de couverture :  ©Jean-Philippe Chrétien


Arthur Lecomte
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Référent environnement au Golf National

Il y a un commentaire

  • Gaston F.

    30 octobre 2023 à 17h22

    sans oublier la participation des chasseurs à cette biodiversité en régulant sangliers et ragondins (à la demande des propriétaires)

    Répondre

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