Numéro 13Environnement“Que se passerait-il ?” : une émission qui parle d’écologie

Eloi Boyé16 octobre 20232 min

« Que se passerait-il ? », est une émission de sensibilisation sur les thématiques liées à la protection de la nature. Elle vise à mettre en lumière les conséquences futures des activités humaines et à envisager des futurs possibles. Nous réalisons pour cela des entretiens avec des spécialistes de sujets liés à l’écologie. Que se passerait-il si tout le monde était végan ? Que se passerait-il si la planète se réchauffait de 3 degrés ? Que se passerait-il si on sortait du nucléaire ? Voilà le genre de questions que nous posons à nos invités, afin qu’ils nous présentent leurs craintes, mais aussi leurs souhaits et leurs espoirs quant à l’avenir de la planète, des humains et des écosystèmes.

Les interviews de prospective ont cet avantage de pouvoir imaginer des futurs possibles, de s’y projeter le temps d’un entretien et d’envisager ce qu’ils impliquent. Nous essayons de multiplier les épisodes liés à la biodiversité, une thématique trop souvent oubliée puisque les problématiques environnementales sont souvent résumées au seul réchauffement climatique. Plusieurs épisodes sur ces sujets sont déjà disponibles : “Que se passerait-il si les loups recolonisaient toute la France ?, ”Que se passerait-il en cas d’extinction de masse ?”. D’autres sont en préparation, notamment des épisodes sur le réensauvagement. Cette thématique m’intéresse tout particulièrement, car elle questionne profondément notre rapport à la « nature » et notre perception de ce qu’est un espace sauvage.

S’imaginer un monde “réensauvagé” permet de questionner la place laissée par les humains  aux autres espèces et de prendre la mesure des impacts de l’Homme sur la nature. Recréer des espaces de nature “sauvage” implique d’avoir connaissance de l’état “normal” des espaces naturels, sans l’action humaine. En effet, en Europe occidentale, absolument tous les espaces, même ceux où l’empreinte humaine semble moindre, comme les forêts où les montagnes, sont profondément modifiées par les humains, depuis des millénaires.

Notre perception de ce qu’est un état de nature sauvage est, en effet, biaisé par ce qu’on appelle “l’amnésie écologique” : le fait que chaque génération considère comme le point de référence initial d’un écosystème celui qu’elle a connu de son vivant ou qu’on connut ses proches ancêtres.

Ainsi, la plupart d’entre-nous ignorons que la France actuelle était peuplée de bisons, d’aurochs, d’élans, de chevaux sauvages et d’ours jusqu’au début du Moyen Âge. Depuis quelques décennies, les forêts gagnent du terrain en France du fait de la déprise agricole et des programmes de réintroduction d’espèces existent partout en Europe. Dans ces conditions, ces animaux pourraient théoriquement vivre parmi nous : c’est une question de choix politique.


Eloi Boyé
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Géographe passionné d'écologie

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