Ce samedi 5 novembre, depuis 10h, une centaine de militants de L214 mènent une opération dans le Burger King situé au 2 rue Pierre Lescot, à Paris. Dans une mise en scène surprise, ils mettent en lumière les conditions de promiscuité dans les élevages intensifs fournissant l’enseigne, où les poulets vivent jusqu’à 22 par mètre carré.
Pour ce faire, les participants se sont entassés dans le restaurant équipés de masques de poulet et de sonos reproduisant les piaillements assourdissants des oiseaux en élevage. Ils dénoncent le refus de Burger King de mettre fin aux pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets.
Un happening d’une ampleur inédite pour dénoncer les conditions d’élevage des poulets utilisés par l’enseigne
Concrètement, L214 demande à Burger King de s’engager à respecter les critères minimaux du European Chicken Commitment, portés par une trentaine d’associations européennes afin de faire reculer les souffrances des poulets dits « de chair ». Parmi ces critères, on retrouve :
- une diminution de la densité d’animaux dans les élevages (avec un maximum de 15 à 17 poulets par mètre carré au lieu de 22),
- l’interdiction des souches de poulets à croissance ultra rapide engendrant de sévères problèmes de santé pour les animaux,
- la présence de lumière naturelle,
- un enrichissement de l’environnement des poulets, de façon à répondre de façon minimale à leurs besoins comportementaux,
- une méthode d’abattage n’impliquant pas un accrochage des oiseaux par les pattes, la tête en bas, alors qu’ils sont encore conscients.
Ce happening, premier du genre pour L214, s’inscrit dans une campagne plus large visant à convaincre les entreprises (producteurs, distributeurs, fabricants, chaînes de restaurants…) de s’engager à tourner le dos au pire de l’élevage intensif des poulets. Plus d’une centaine d’entreprises en France se sont déjà engagées à changer leurs pratiques, dont des acteurs majeurs de la restauration rapide comme KFC, Subway ou Domino’s Pizza.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 (sur place) : « L’idée de cette action, c’est d’illustrer la façon dont vivent les poulets dans les élevages intensifs tels que ceux auprès desquels se fournit Burger King. Dans ces élevages, les poulets sont en moyenne une vingtaine par mètre carré : cela équivaut pour un humain à passer sa vie dans une rame de métro bondée ! Derrière sa communication drôle et décalée, Burger King cautionne ces terribles conditions d’élevage. Nous lui demandons de tourner le dos aux pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets en respectant les critères du European Chicken Commitment, comme l’ont déjà fait ses principaux concurrents en France : KFC, Subway ou encore Domino’s Pizza. Et plus de 80 000 personnes signataires de notre pétition le demandent à nos côtés ! »
Burger King enfume ses clients sur le bien-être animal
En réponse aux sollicitations de l’association L214, Burger King met en avant la démarche Nature d’Éleveurs du groupe LDC. Or, cette démarche est insuffisante dans la mesure où elle ignore des points essentiels pour lutter contre le pire de l’élevage intensif.
En effet, dans les élevages Nature d’Éleveurs fournissant Burger King :
- les animaux sont entassés à un niveau de densité supérieur à 30 kg/m2 (soit plus de 15 à 17 animaux/m2), une limite au-delà de laquelle les études scientifiques indiquent que la densité conduit systématiquement à des problèmes graves de bien-être pour les poulets ;
- les poulets peuvent être issus de races à croissance ultrarapide, créées par une sélection génétique intensive pour que les oiseaux grossissent le plus vite possible, près de 4 fois plus vite qu’en 1950 (rapport de la Commission européenne, p. 6). Cette croissance ultrarapide des muscles est la cause d’importants problèmes de santé pour les poulets (comme le démontre par exemple une étude récente du Welfare Footprint Project) : leur squelette n’arrive plus à supporter le poids de leur corps et leurs organes vitaux sont comprimés, entraînant des difficultés cardiaques et respiratoires.
Ces pratiques sont incompatibles avec le bien-être des animaux, contrairement à ce que prétend Burger King.
En s’associant à Nature d’Éleveurs au détriment du European Chicken Commitment, Burger King fait ainsi activement obstacle à la disparition des pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets.